Le «rapport Stern(*) de la biodiversité»

Publié le par Alda


Approche économique de la biodiversité et des services liés aux écosystèmes


Le rapport du professeur Bernard Chevassus-au-Louis (rendu public il y a moins d’un mois) s’est fixé comme objectif de trouver une méthode pour «mesurer la biodiversité». Assumant le fait de réduire la valeur de la biodiversité à sa valeur économique il a opté pour une approche utilitariste du problème, en s’intéressant à la valeur des services rendus à l’homme par les écosystèmes.
Anticipant les remarques du type «la nature n’a pas de prix», le rapport insiste cependant sur l’utilisation qui pourra en être faite et précise «que la fixation d’une valeur n’implique pas l’ouverture d’un libre marché et que les échanges éventuels devront impérativement être régulés». L’approche économique doit s’articuler avec une approche éthique et sociologique de la nature.
Mais alors, si ce n’est pas pour créer un marché de la biodiversité, pourquoi ce rapport ?
Sébastien Genest, président de France nature environnement (FNE), estime que «si nous ne donnons pas de prix au vivant aujourd’hui, nous n’avancerons pas, car nous sommes dans un système économique. Face à la double crise écologique et économique, la solution passera par la valeur du vivant». FNE se réjouit donc que l’économie intègre enfin l’écologie. «La nature ne doit plus être un supermarché où tout est gratuit», indique Arnaud Gossement, son porte-parole.
La fédération, dans un communiqué, a également salué «la prudence du rapport» tout en indiquant qu’elle serait vigilante sur les risques de dérive. «L’obligation de compenser des atteintes à la biodiversité ne doit ainsi jamais virer au droit à détruire», rappelle-t-elle.  Par contre, elle voit dans ce travail une étape vers un éventuel étiquetage des produits de consommation dont le prix tiendrait compte de l’environnement. 
Ce rapport sera envoyé à la Commission européenne.
Enfin, Pavan Sukhdev, économiste indien en charge d'un rapport pour la Commission européenne sur le prix de la biodiversité, attendu pour 2010(**), a indiqué qu’il intègrerait le travail du prpofesseur Chevassus-au-Louis dans son rapport.



(*) en référence au rapport de Nicholas Stern publié en octobre 2006 et portant sur l’économie du changement climatique.
(**) Rapport Teeb (Economie des écosystèmes et de la biodiversité)
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article