Elections syndicales en Pays Basque Sud

Publié le par Alda

 

ELA sort à nouveau grand vainqueur des élections syndicales dont "la période concentrée" (4 mois pendant lesquels se renouvellent plus de la moitié des délégués syndicaux) vient de s'achever dans la Communauté Autonome Basque (CAB ou EAE). ELA a mené campagne dans des conditions très dures, étant la cible de la plupart des attaques du patronat, de l'administration, des journaux les plus importants et même de plusieurs syndicats. Le renouvellement, le rajeunissement et la féminisation des délégués qu'ELA présentait ont également été l'occasion de plusieurs mini-crises internes montées en épingles comme autant de "scissions" par les médias. Beaucoup rêvaient de son effondrement, qu'aurait causé sa ligne actuelle particulièrement revendicative et conflictuelle, politiquement et socialement rupturiste. Rien n'y a fait et ELA remplit l'objectif qu'il s'était fixé : rester au dessus de la barre des 40% dans la CAB.
Evolutions syndicales
Le panorama global reste assez stable avec quelques évolutions lentes qui se dessinent sur la durée.
ELA est le premier syndicat sur l'ensemble du Pays Basque sud avec 35, 98% des voix à lui tout seul. Sa position dominante est encore plus nette dans la CAB où il totalise 40,70% des voix, soit presque 20 points au dessus du second syndicat les CCOO.


ELA ne récupère pas le pic historique qu'il avait atteint en 2002 dans la CAB (41,35%) mais reste au dessus du -déja trés bon- niveau qu'il y avait atteint en 1999 (40,09%). Par contre, ELA renforce encore la progression qu'il connaît régulièrement en Navarre : 19,91 % en 1999, 20,51% en 2002 et déja 21,48% en 2006 (en Navarre, la période concentrée des élections syndicales se prolonge jusqu'en juin).
Un syndicalisme revendicatif doit pouvoir mener le combat entreprise par entreprise. Pour cela, le renforcement de ses sections syndicales, l'augmentation du nombre de syndiqués est incontournable. Là également, la progression d'ELA est constante : entre 1998 et 2006, le nombre de syndiqués à ELA a augmenté de plus de 20 000 ! (soit 25 % d'augmentation sur les 87 000 membres que comptait le syndicat en 1998, ELA en ayant désormais 108 000 ).
Même si elles restent très loin derrière ELA, les CCOO n'en enregistrent pas moins une lente et régulière progression en Hegoalde (de 17,91% en 1999 dans la CAB à 19,89 en 2006 et de 21,53% en 1999 en Navarre à 24,43% en 2006).
Cette augmentation se fait sans doute au détriment de l'UGT qui elle connaît une lente et régulière érosion : de 15,56% en 1999 dans la CAB à 13,01 % en 2006, et de 32,83% en 1999 en Navarre à 30,82% en 2006.
Le syndicalisme représenté par CCOO et UGT se situe désormais au dessous de 33% dans la CAB, soit le plus bas niveau de représentativité jamais obtenu par ces syndicats autrefois majoritaires.
LAB connaît une augmentation elle aussi régulière dans la CAB (même si c'est dans des proportions moins importantes que les CCOO) : de 15,99% en 1999 à 16,28% en 2002 et à 16,75% en 2006. LAB augmente en Navarre par rapport à 2002 (12,28% en 2006 contre 11,98% en 2002) sans encore y récupérer son niveau de 1999 (13,02%).
Une position trés homogène
L'autre caractéristique d'ELA est l'homogénéité de ses résultats sur l'ensemble du territoire d'Hegoalde (avec une position nettement majoritaire dans la CAB et une place de troisème en Navarre, à moins de trois points du second).
Les autres syndicats ont quand à eux une importance qui varie beaucoup plus selon la province dans laquelle on se situe.


En Biscaye, ELA obtient 41,16%, dépassant de 18 points le second syndicat, les CCOO. UGT et LAB restent très en dessous de la barre des 15%.
ELA est à 32,38% en Araba, soit une différence de plus de 11 points avec le second syndicat qui est ici l'UGT, suivie de très près par les CCOO. LAB est ici légèrement au dessus de 11%.
Avec 44,61% en Gipuzkoa, ELA se situe en position quasi-hégémonique, à 4 points à peine du total réalisé par les trois autres principaux syndicats réunis. C'est dans cette province que LAB dépasse la barre des 15%, avec un score particulièrement conséquent de 26,08%. Le syndicalisme espagnoliste (UGT plus CCOO) ne représente même pas un quart des voix, au dessous de 23%.
En Navarre, ELA n'est plus qu'à trois points du second syndicat, les CCOO et à 9 points du premier, l'UGT.
Le syndicat ELA se voit donc conforté dans sa ligne syndicale et politique, avec une base militante renouvelée, prête à affronter les batailles qui l'attendent, au grand dam du patronat et de l'administration.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article