Un projet syndical alternatif et abertzale pour construire Euskal Herria

Publié le par Alda

 

par Amaia Fontan

 

Pour moi, la problématique sociale est indissociable de la problématique de libération nationale et être abertzale c'est lier les deux, faire en sorte que les problèmes sociaux ne soient pas relégués au dernier plan.
Le mouvement abertzale a longtemps été traversé par une question essentielle : faut-il créer un syndicat abertzale ou intégrer les syndicats français en essayant  de faire respecter la spécificité du Pays Basque ?
Après deux ans de contacts et de réflexion, en 2000, plus de 80 personnes, dont moi-même, ont choisi de créer LAB en Iparralde, considérant que les nombreux essais d'abertzale militant dans les structures françaises pour que la réalité du Pays Basque soit prise en compte n'étaient pas concluants.
Depuis 6 ans, avec les camarades du syndicat, nous nous impliquons, avec conviction, pour faire vivre ce choix... qui  pour moi pourrait se résumer en une phrase :"agir local penser global, pour un syndicalisme différent et alternatif".
"Agir local, penser global"
Parce que le slogan altermondialiste doit aussi s'appliquer sur ce terrain, le syndicalisme doit se pratiquer sur les lieux naturels de vie... dans le respect des droits des nations.
Notre espace naturel de lutte c'est Euskal Herria dans son ensemble. Notre pays a des besoins spécifiques qui nécessitent des réponses spécifiques et LAB revendique un cadre socio-économique d'analyse, de débat et de décision pour le Pays Basque.
Nous ne construisons pas un syndicat d'abertzale -cela n'aurait aucun intérêt- mais un syndicat abertzale, qui réunit toute personne qui se retrouve dans notre projet. Pour preuve le nombre de plus en plus croissant d'adhérent-e-s qui ne viennent pas du monde abertzale.
Mais notre démarche syndicale est également internationaliste : la solidarité entre les travailleur-s-es, mettre en place avec les autre peuples des alternatives au système néo-libéral, c'est aussi notre objectif.
"Un syndicalisme différent et alternatif"
Notre projet s'inscrit dans une démarche syndicale anti-capitaliste, alternative et solidaire privilégiant l'organisation, la participation et le débat entre travailleur-se-s en dehors de tout dogmatisme et appareil hiérarchique.
Le syndicalisme ne s'arrête pas aux portes de l'entreprise ; au delà des combats essentiels à mener en son sein, LAB est aussi présent dans la rue, les collectifs unitaires, les actions internationales. Nous nous somme mobilisé-e-s et continuerons à nous mobiliser  contre la loi des multinationales et du MEDEF, le détournement de la réglementation du travail, la précarité de plus en plus grande dans le monde du travail... mais aussi contre le traité constitutionnel, les sans-papiers ou les discriminations sexistes...
Notre tâche n'as pas été facile : nous avons connu l'exclusion, la ségrégation de la part de la direction de syndicats français, l'indifférence ou l'incompréhension de la part de certain-e-s abertzale.
Notre existence même a poussé, ces dernières années, des confédérations françaises locales à sortir du débat syndical franco-français et à tenir compte de la réalité de ce pays. Je suis sûre que sans LAB, cela ne se serait pas fait, du moins dans certains syndicats.
Avec près de 400 adhérent-e-s et  2000 voix aux dernières élections prud'homales, LAB est aujourd'hui devenu un acteur incontournable du monde syndical en Pays Basque . De plus en plus de salarié-e-s fréquentent nos permanences, nous rejoignent dans  les entreprises, la rue ou  les actions diverses que nous menons.
Cependant, nous avons encore beaucoup de chemin à faire.

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