Sindikalista eta abertzale Euskal Herriarentzat

Publié le par Alda

 par Mattin Lamarque

 

 

Dès mon embauche, en 1976, à la coopérative Lur Berri, je me suis syndiqué à la CFDT (comme 80% des salariés de l’époque). De ce temps-là, la grande majorité des salariés se syndiquait dans les entreprises, dès leur embauche, là où des sections syndicales étaient présentes.
J'avais choisi la CFDT pour trois raisons essentielles : la présence dans cette structure de jeunes militants actifs, le syndicat  paraissait proche des salariés au quotidien et mes copains directs en faisaient partie.
Très rapidement j'ai accepté de m'investir d'avantage. Je suis donc rentré au sein du conseil syndical où je me suis vite rendu compte, moi qui ne connaissais pas grand-chose au fonctionnement d'un syndicat, que la petite structure que j'imaginais était en fait une très grosse organisation.
Notre rôle n'était pas simplement la défense des intérêts des salariés, les négociations, ou l'organisation des élections professionnelles dans l'entreprise mais était aussi de nous former, de suivre et d'amender les débats et négociations qui avaient lieu au plan national par l'intermédiaire de notre fédération. Nous avons souvent été en désaccord avec les orientations prises par la Direction Nationale mais nous avons décidé d'y rester adhérent. Une telle organisation syndicale a pour nous des avantages indispensables : être un syndicat fort et représentatif, donner aux militants les outils nécessaires pour former et informer les adhérents, faire le suivi et la négociation de notre convention collective et autres.
Au début des années 80, il est décidé, d'un commun accord avec les syndicats du Béarn, de créer 2 unions Interprofessionnel-les de syndicats Pays Basque et Béarn qui ont rang d'union départementale et sont reconnus comme tels par la CFDT Aquitaine et Nationale. Depuis la CFDT Pays Basque est partenaire de toutes les démarches concernant la langue et la culture basques (en particulier les Assises) et se prononce en congrès pour la création d'une institution spécifique et la création d'un département Pays Basque. Nous avions  pris notre place dans les instances dirigeantes pour représenter le secteur agroalimentaire du Pays Basque et pour emmener notre contribution aux débats. Les orientations n'ont pas toujours été faciles à prendre vu la différence de sensibilité des personnes faisant partie de la structure. Un slogan commun avait quand même été lancé rapidement : "vivre et travailler au Pays". Pour moi il est toujours d'actualité encore aujourd'hui.
Ma vie de responsable de section syndicale et d'Abertzale tourne autour du slogan : "vivre et travailler au Pays". Vivre, travailler, m'investir et me battre pour faire vivre ce Pays, sa culture, pour sa langue et pour son envie de se prendre en charge avec beaucoup d'imagination et de volonté pour y arriver.
Nous savons depuis fort longtemps que le syndicalisme ne s'arrête pas aux portes de l'entreprise. C'est pour cela, qu'avec ma section, nous nous sommes toujours battus pour que les salariés des autres entreprises s'organisent aussi pour défendre leurs intérêts. Dès l'année 1990 nous avons créé, avec d'autres, l'association Avenir du Canton à St Palais pour que les services publics (EDF etc.) n'abandonnent pas leurs devoirs de service public, pour garder les outils de travail (abattoir, salle de découpe) à proximité des lieux de production et pour organiser des débats publics sur les sujets d'actualité. Nous participons également depuis sa création aux travaux de Laborantza Ganbara parce que nous savons que c’est un outil indispensable au Pays Basque pour accompagner le développement d'une agriculture durable. Aujourd'hui ma grande satisfaction est que la CFDT par l'UIS Pays Basque soutient la démarche de BATERA, en étant actif pour obtenir les 46000 signatures nécessaires pour l'organisation d'un référendum.
Syndicaliste et Abertzale pour moi c'est en partie tout cela. Si la défense des intérêts et le respect des salariés restent une priorité d'action dans mon entreprise, mon implication et mon investissement à la vie du territoire Pays Basque en tant qu'élu, syndicaliste ou simple citoyen me paraissent bien plus que nécessaires.

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