“Alturan”, baina behar iraun

Publié le par Alda

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Alturan, est un éco-quartier, certes...
mais malheureusement pas un quartier durable !

Présentation d’un éco-quartier et de quelques pistes pour un aménagement du territoire durable

Peio Etcheverry-Ainchart, élu à Saint-Jean-de-Luz a animé une “pause de formation” lors du Bizi! Itzuli!, la traversée du Pays Basque à vélo en 3 jours en septembre dernier, pour alerter la population sur l’urgence climatique et réclamer la justice sociale. 
Voici les grandes lignes de sa prise de parole, dont le thème était “Pour un urbanisme et unaménagement du territoire socialement équitables et écologiquement soutenables”. 
Les informations apportées seront utiles pour tout(e) citoyen(ne) ou candidat(e) lors de campagnes municipales pour pouvoir être un acteur éclairé sur le thème de l’aménagement du territoire !



Alturan, en quelques mots
La ZAC (Zone d’Aménagement Concertée, qui est soumise au Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la Commune) a été  lancée le 23 février 2007 sur un terrain communal.
Le nombre de logements prévus est de 247, dont des parcelles à bâtir (17), du petit collectif et de l’habitat groupé individuel. Cela va du R+1 au R+3 et du T2 au T4.
C’est un programme mixte avec 4 opérateurs. La ville pour les terrains à bâtir, l’opérateur privé ISA pour les lots en accession libre, le CIL (Comité Interprofessionnel du Logement) pour les lots relevant de la location 1% patronal et Habitat Sud Atlantique pour le locatif social et l’accession sociale à la propriété.
Enfin, on trouve un équilibre avec 110 logements locatifs sociaux et 120 logements à acheter (dont 55 en accession sociale et 65 en libre).

Certes, c’est un éco-quartier…
* les bâtiments répondent aux critères HQE (Haute Qualité Environnementale), mais attention, actuellement, elles sont controversées.
* les logements sont transversaux pour un maximum d’apports solaires passifs (l’orientation pourrait parfois être meilleure mais le terrain rend les choses complexes).
* une loggia est prévue dans les bâtiments collectifs côté sud, pour capter la chaleur.
* des puits canadiens et une ventilation double flux seront installés.
* les toits en terrasse auront des capteurs solaires produisant 50% des besoins d’eau chaude.
* la gestion des déchets sera effectuée par Bizi Garbia qui est déjà performante.
* l’implantation des bâtiments épouse la topographie du terrain.

… mais pas un quartier durable
* sa localisation à 3,5 km du centre-ville, rompt la continuité urbaine.
* on y trouve un problème de mixité : sur place, il n’y a pas de service, ni de commerce, pas de loisirs, pas de sports, d’où la question des déplacements... Compte tenu de l’absence de transports collectifs et de l’altitude du quartier, il y a peu de perspectives de circulation douce. 
* l’absence de réunion publique dans les quartiers, une enquête publique avec le minimum de publicité, etc. n’ont pas permis l’association de la population à la réflexion sur l’aménagement, et notamment sur l’architecture...
*c’est un éco-quartier, qui peut encore s’améliorer (l’utilisation du bois n’est pas prévu).
*la mixité sociale est limitée car même avec la maîtrise foncière, les logements sont chers à la location comme à l’accession. On a dû passer des biens en accession sociale invendus en locatif, par le biais de structures bancaires...
*on a pensé à l’aménagement du territoire, mais pas à l’humain : il n’y a pas de suivi «socio-culturel» du quartier pour promouvoir de nouveaux modes de consommation, de la sensibilisation à la culture, à la nature, à la santé, aux solidarités inter-générationnel-les, etc.

Quelques pistes pour un aménagement du territoire durable

En matière d’urbanisme
1 Valoriser la vie en ville en construisant avec les acteurs, une vision prospective et dynamique du territoire.
2 Contenir l’étalement urbain : par l’optimisation des hypercentres et la préservation des périphéries et espaces péri-urbains ; assurer la mixité entre logement et activités, environnement, loisirs et réseaux.
3 Développer une politique de logement adaptée à la diversité des populations (en mettant l’accent sur la production de logement social).
4 Intégrer les finalités du développement durable dans la construction, la réhabilitation et l’aménagement.
5 Assurer la lutte contre le mal-logement, invisible mais présent partout.

Maintien et création des solidarités
1 Assurer de dignes conditions de vie aux personnes et aux familles en difficulté (migrants, handicapés, jeunes, personnes âgées, SDF).
2 Soutenir la création de liens sociaux, d’échanges et de solidarités interculturels, entre générations et entre territoires (via les structures associatives, les systèmes d’échange et d’entraide à l’intérieur du quartier en vue du développement d’initiatives locales, via les actions éducatives à la citoyenneté, à la solidarité, à l’environnement et au développement durable, et en facilitant l’accès à la connaissance et à la culture).

Domaine de la santé

Sensibiliser la population à cet enjeu par l’action éducative dans le quartier, l’accès à des espaces quotidiens de sport, le traitement «durable» des installations de sport et de loisirs.

Risques naturels
Le littoral basque est confronté à au moins deux risques naturels : inondations en bordures de cours d’eau, et action de la mer sur les côtes et montée des eaux liée au réchauffement climatique.

Développement économique
Installer et maintenir des commerces et services de proximité, créer de filières courtes de commercialisation dans les nouveaux quartiers.

Penser aux déplacements

Assurer le lien entre nouveaux quartiers (inévitablement périphériques) et le centre, ainsi que les pôles importants par des moyens de transports collectifs et par le maillage des itinéraires cyclables. Garantir l’accès physique (des personnes âgées, des handicapés, des très jeunes enfants…) et financier (des chômeurs, des étudiants, des retraités…) aux transports collectifs.
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